> vendredi 23 mai de 18:00 à minuit
Plein tarif 12€ | Tarif réduit 6€ | Tarif solidaire 3€

* En collaboration avec la classe de composition du CRR et de la HEAR de Strasbourg

ESPACE K | salle de CURIOSITÉS

ouverture du bar & restauration [apéro]
visite libre de l’installation immersive [expo]
Maurilio Cacciatore, Touching the air [larsens & polystyrène]

Maurilio Cacciatore explore depuis plusieurs années l’intégration du feedback électroacoustique et des transducteurs dans le jeu instrumental. Cette nouvelle pièce est l’aboutissement d’un travail de recherche mené depuis 2020 à Fribourg, Milan et Castelfranco Veneto pour la création d’un prototype de Larsen Station. Conçue en collaboration avec HANATSUmiroir, l’œuvre intègre la chirotomie (l’art de modeler le son par le geste dans l’air) comme élément central du dispositif. Le feedback électroacoustique, traité en temps réel, devient une véritable matière sonore, façonnée sans contact physique avec les objets. Par cette approche, l’air devient un vecteur expressif, révélant un espace sonore dense et malléable. Les flûtes agissent comme des filtres qui modèlent l’air en timbres variés, et le dialogue entre l’acoustique et l’électronique recrée une forme renouvelée de musique de chambre.

Simon Louche et Ulysse Gohin, Murmuration [architecture et murmures] *

Murmuration utilise le lieu de représentation comme instrument : un dispositif constitué d’objets percutants, des sons choisis minutieusement lors d’un temps d’exploration du lieu investi. A partir d’un palette de matériaux bruts, le percussionniste créé un lien entre les timbres du lieu et son architecture au sein d’une esthétique faite de sons discrets, qui suscite chez les auditeur·rices une écoute fine et rapport attentif à leur espace environnant.

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ESPACE K | PLATEAU

Junyoung Kim, Gestalt paradoxale [orfèvrerie fine] *

La théorie de la forme (ou Gestalt) repose sur l’idée que notre perception organise spontanément les éléments en ensembles cohérents : « Le tout est plus que la somme des parties ». Cela signifie que nous percevons une forme globale avant même d’analyser les détails qui la composent. Mais en isolant certaines parties, on peut leur donner plus de poids perceptif, émotionnel ou conceptuel que le tout auquel elles appartiennent. Ainsi, les parties peuvent être plus grandes que le tout. C’est ce paradoxe, appliqué au langage musical et sonore qu’explore Junyung Kim dans Gestalt paradoxale.

Katarina Gryvul, Alienated (Présences Radio France 2025) [appeaux & dubstep] 

La dualité est au cœur de la création de Katarina Gryvul qui, dans Alienated, met en relation deux phénomènes relevant de la neuropsychologie. Le premier, l’alexithymie, désigne la difficulté pour un sujet à identifier, comprendre et exprimer ses émotions ou celles d’autrui, ce qui va de pair avec un déficit de verbalisation des émotions. Le second, l’agnosie, qualifie l’incapacité de reconnaître des objets ou des sons, indépendamment de tout déficit sensoriel.

Guilherme Ribeiro, Terra [terre d’instruments] *

Du Batuque aux grains, Terra est une œuvre visant à relier la musique et les cultures brésiliennes à l’univers et aux instruments de la musique de concert européenne. Dans les cultures et religions brésiliennes, la musique — et plus particulièrement les percussions — fait partie intégrante du pouls de la vie : nous chantons, jouons, mangeons et dansons pour les entités et la nature, qui se confondent. Chantons la terre. La terre est grain, est graine, est arbre, est pain, est bêtes et gens ; elle est maison et foyer. La terre n’est pas l’une et moi l’autre, nous sommes mêmes ; si nous la tuons, nous mourons aussi.

Éric Maestri, Lingering with strange strangers (Présences Radio France 2025) [espaces acoustiques sous pression] 

En référence à une idée du philosophe Timothy Morton Lingering with strange strangers « intègre dans un tout symphonique, cohérent ou incohérent, peu importe, l’autre qui m’échappe, que je connais, mais qu’enfin je ne connais pas, et qui reste, malgré tout, toujours là comme il est ». C’est une métaphore d’une situation contemporaine, dans laquelle tout semble s’échapper et où la seule certitude reste dans le contact avec des choses familières et en même temps étranges et étrangères, qui peuvent disparaître d’un moment à l’autre.

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FABRIQUE de THÉÂTRE

Iván Ferrer-Orozco, Topia III [installations musicales] 

Topia III est une exploration sensible de l’espace, à la croisée du paysage réel et imaginé. Inspirée du concept romain de Topia et du principe chinois du « paysage emprunté » (Jiejing), l’œuvre propose un dispositif sonore et visuel où mondes intérieurs et extérieurs se rencontrent. Plutôt qu’un lieu figé, elle crée un espace en mouvement, nourri par la mémoire, la perception et le corps. Une invitation à habiter autrement l’écoute, entre sensations présentes et résonances intimes.

Irene Rossetti, Trio pour trois [théâtre de musique] *

Le Trio pour trois est l’histoire de trois individus anthropo-machines qui se cherchent à travers les loops. Cette recherche du loop commun les amène à transformer les sons qu’ils fabriquent individuellement en moments de communion, à chaque fois plus présents, dans la boucle collective. Suivant les lois de la thermodynamique, le trio termine en entropie. De quelle autre histoire le Trio pour trois est-il métaphore ?

Lautaro Figueroa Balcarce, |T//E//A//R//S| [trois tables & vidéo] *

|T//E//A//R//S| est une performance rétrotechnique cauchemardesque inspirée par l’esthétique des jeux vidéo de survival horror. Trois performeur·reuses évoluent dans un environnement numérique en dégradation, à la fois machine, chair et mémoire. Leur physicalité s’entrelace avec le système, produisant des mouvements qui semblent à la fois forcés et instinctifs. Un sentiment de tristesse imprègne leurs actions alors qu’il·elles réagissent à des signaux énigmatiques, accomplissent des tâches répétitives, et tressautent tels des échos de routines oubliées. C’est une performance de rituel et de rupture, où la survie devient une chorégraphie, et où même la mélancolie fait partie du mécanisme

Fernando Strasnoy, Hommage / Presque un Requiem [amour et cafards] *

« La mer est maintenant aussi vide de poissons, de cétacés, de crustacés et de plancton, que l’eau de votre bain… », voici les paroles de Régis Jauffret qui inspirent cette pièce. Une voix enregistrée, la flûte contrebasse, une timbale préparée et un dispositif d’électronique en temps réel diffusé en quadriphonie constituent la constellation sonore de l’œuvre. À mi-chemin entre un lointain hommage Kafkaïen et d’un message (avec et sans) espoir pour notre avenir, cette “hommage” ou “requiem” nous invite à une possible réflexion sur notre avenir.

scénographie : Valentine Coqueron & Camille Della Giustina

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ET TOUT AU LONG DE LA SOIRÉE

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